Une œuvre graphique des étudiant·es de l’EPSAA exposée au Théâtre des Quartier Ivry
Une œuvre graphique des étudiant·es de l’EPSAA exposée au Théâtre des Quartier Ivry

Comment traduire une œuvre théâtrale en langage visuel ? C’est le défi relevé par les étudiant·es de première année en Arts Graphiques de l’EPSAA, à travers une création collective conçue pour le TQI. Entre immersion artistique et expérience professionnelle, retour sur un projet aussi formateur qu’inspirant.
Dans le cadre d’un partenariat annuel entre l’EPSAA et le Centre Dramatique National du Val-de-Marne (TQI), les étudiant·es de première année en Arts Graphiques ont réalisé une œuvre collective pour accompagner la pièce Souriez quoi qu’il arrive de Nick Gill, mise en scène par Laurent Meininger.
Ce projet a été l’occasion pour les étudiant·es de s’immerger dans une démarche créative en lien direct avec une œuvre théâtrale, tout en se confrontant aux exigences d’un travail de commande. Guidé·es par le graphiste et intervenant Franck Secka, ils·elles ont conçu et installé leur création au sein même du TQI, où elle a été exposée durant près d’une semaine.
Un vortex typographique pour faire écho à la pièce
Nina, étudiante en première année, raconte le concept imaginé par le groupe :
« Nous avons choisi de représenter un vortex typographique composé des citations de la pièce qui nous ont le plus marqués. L’idée était de mettre en avant, au premier plan, l’image d’une "famille parfaite", tout en laissant transparaître à l’arrière-plan un aspect plus dérangeant, pour souligner la dualité de la pièce. »
Pour donner vie à cette idée, les étudiant·es ont fait des choix graphiques précis. Hélia explique :
« Le carton était un choix logique : facile à découper au cutter et suffisamment résistant, on a opté pour typographie sans empattements, neutre, afin de ne pas influencer la lecture visuelle du projet. Côté couleurs, le noir et le blanc s’imposaient naturellement face au mur rouge du TQI. On avait d’abord envisagé du gris, mais on a finalement gardé la texture brute du kraft. »
Une organisation collective efficace
Réaliser un tel projet lorsque l’on est 35 dans une classe n’est pas chose aisée. Pourtant, les étudiant·es ont su faire preuve d’organisation et de cohésion.
Nina détaille leur méthode de travail :
« On s’est répartis en groupes de 3 ou 4 pour trouver des idées, puis on présentait à la classe. Tout s’est décidé par vote : le concept, les citations, la typo… Une fois le projet validé, on s’est réorganisé en équipes pour affiner chaque étape. Les deux derniers jours, toute la classe s’est mobilisée pour la réalisation. »
Ce travail en groupe a créé une dynamique de classe positive, comme le souligne Hélia :
« Tout le monde était motivé, heureux de participer. Il y avait une vraie ambiance, on travaillait même en musique. »
Une première expérience marquante
Les étudiant·es ont été fiers du résultat et de l’exposition de leur œuvre dans un lieu culturel aussi important.
Fanny confie :
« Je suis fière qu’en première année, nous arrivions déjà à faire des projets collaboratifs qui sont intéressants et qui fonctionnent. »
Ce type de workshop illustre parfaitement la pédagogie de l’EPSAA : immerger les étudiant·es dans des situations professionnelles concrètes pour qu’ils·elles développent des compétences solides et transversales. Louise, autre étudiante, témoigne de l’importance de ce type d’expérience :
« J’ai appris que le travail de groupe était indispensable dans notre profession, qu’il était important de savoir s’écouter. Au début, j’étais réticente à l’idée de ne pas tout contrôler comme sur mes projets perso, mais j’ai adoré l’expérience. »
Hatice renchérit :
« Faire autre chose qu’un "devoir" d’école était vraiment intéressant. On passe du fictif au réel, donc c’est toujours bénéfique. »