ASMA ET LE NEMATODE

ASMA ET LE NEMATODE

Vous prendrez bien un dernier  «ver» ?

Asma et moi sommes attendues par l’équipe Division Cellulaire et Reproduction que dirige le Docteur Julien Dumont. L’institut  a fait appel aux talents d’ASMA  (1ère année) pour traduire graphiquement et de manière originale le travail des chercheurs.

Juste avant le rdv, on balaie mentalement nos souvenirs de lycée pour faire bonne figure lorsqu’il s’agira de se rappeler du nombre de chromosomes dont nous sommes porteurs (46 pour info).

Pas le temps de réfléchir, Benjamin, notre hôte (chercheur au CNRS) est déjà là qui nous entraîne à la découverte des méandres de l’Université Paris Diderot où se niche l’Institut.

Après un excellent accueil et une présentation complète sur l’organisation de travail de l'équipe des chercheurs, nous découvrons le labo.

ET LÀ ! 
J’observe qu’Asma a les yeux qui brillent : 
 
Sous nos yeux : une forêt de flacons de toutes les formes et de toutes les couleurs, des microscopes et des appareils sophistiqués, des étiquettes aux symboles étranges, des boîtes et des fioles aux contenus mystérieux…

Elle observe tout et sait déjà que cette vision lui laissera une empreinte.
C’est bon signe !
Le docteur Julien Dumont nous accueille à son tour pour nous initier à la division cellulaire (et a ses enjeux de santé publique). Nous découvrons, au microscope, une imagerie d’une définition incroyable. 

La découverte que nous faisons, c’est qu’au laboratoire Jacques Monod, la vraie star c’est lui : c.elegans.

Un petit ver transparent d'un millimètre, objet de toute l’attention de l’équipe car son mode de division cellulaire, proche de celui de l’homme est à l’origine de découvertes majeures sur les mécanismes de transmission du génome. 

Avec cinq prix Nobel à son actif, c.elegans est l’objet de tous les soins. 
Lui et sa famille sont importés au labo par souche entière, numérotée et répertoriée puis installés en milieu stérile, à température constante. 

Notre c.elegans a tout pour passer les huit jours de sa vie de ver dans des conditions  optimales ... jusqu'à ce qu'on le coupe en deux pour étudier de (très) près son matériel cellulaire. 

C’est son destin à c.elegans : 
il sert la science !

Déplacé avec d’infinies précautions à l’aide d’un pinceau à cil unique (!!!) 
Il se place résigné sous la lentille du microscope confocal et livre en 3D et en temps réel sa mécanique la plus intime et la plus fascinante : 
la reproduction de ses cellules.

Ce ballet hypnotique est au centre de toutes les recherches de l’équipe, qui scrute en  boucle et sous tous les angles, cette séquence stratégique d’une dizaine de minutes où les chromosomes s’agrègent et se rassemblent dans une chorégraphie parfaite.

Toute anomalie observée dans l’ordonnancement du ballet donne de précieuses indications à l’équipe notamment pour un dépistage précoce de la trisomie 21. 

c.elegans, ce héros… 
Ps : vous ai-je dit que c.elegans était hermaphrodite ? 
(ça reste entre nous)

Crédits © photos : Ecole professionnelle supérieure d’arts graphiques (école publique d’art de la Mairie de Paris)